LE RAINCY (93)

33 logements sociaux et centre d’hébergement d’urgence

Maîtrise d’Ouvrage : Immobilière 3F / 3F résidences

Maîtrise d’Œuvre : EXP architectes et JTB architecture

MIZRAHI – bet TCE

 

Site : Angle allées Théophile Binet et Fontaine, le Raincy

Surface : 3 680 m² SDP (logts : 2 172 m² + CHU 1 508 m²)

Montant des travaux : 6 170 K €HT (logts : 3 770 K€ + CHU 2 400 K€)

Certification : H&E

Statut : Concours 2016 / PRO en cours

LE RAINCY (93)

33 logements sociaux et centre d’hébergement d’urgence

 

Sobriété faubourienne

Le projet s’implante sur la parcelle située à l’angle des allées Théophile Binet et Fontaine, à neuf minutes à pied de la gare du Raincy-Villemomble-Montfermeil. Il profite d’un caractère singulier en matière de qualité de vie et d’usages, à la fois proche du centre-ville mais inscrit dans un quartier pavillonnaire offrant calme et présence végétale. La topographie du site, très marquée en fond de parcelle par une forte déclivité, colonisée par une végétation dense, offre par ailleurs un charme notable. L’identité des rues environnantes est contrastée : malgré leurs proximités, la dichotomie entre l’avenue de la Résistance (centre) et l’allée Fontaine (quartier pavillonnaire) est frappante. C’est précisément à l’interface entre ces deux typologies urbaines que la parcelle de projet prend place.

Le site accueille actuellement un centre d’hébergement d’urgence (CHU) destiné à l’hébergement de personnes et familles en difficultés, géré par l’association Aurore. Il s’agit d’une construction existante en R+4 complétée de boxes en fond de parcelle. Du fait de l’occupation actuelle, l’opération est prévue en 2 grandes phases :
1 : démolition des boxes de stationnement et construction du centre d’hébergement d’urgence de 70 places en fond de parcelle / aménagement d’une voirie provisoire / transfert de l’ancien CHU dans le nouveau.
2 : démolition du bâtiment existant / construction de deux bâtiments en front de rue de 33 logements collectifs sociaux avec parking sous-terrain.

Le parti pris d’implantation, en réponse au caractère du quartier et dans un souci d’intégration, consiste à fragmenter le programme en trois bâtiments (A, B et C) :

  • A : bâtiment de logements collectifs en R+2+combles à l’angle Fontaine – Théophile Binet, traité comme un pavillon et faisant écho à l’échelle domestique des maisons avoisinantes.
  • B : bâtiment de logements collectifs en R+3+combles, longeant l’allée Théophile Binet, décollé du pignon voisin afin de créer la liaison avec l’immeuble remarquable du n°13. Le plan en L opère un retour sur le cœur d’îlot en R+2+C permettant d’isoler l’opération de logements du programme CHU.
  • C : centre d’hébergement d’urgence en R+2+combles en fond de parcelle. En raison de sa dimension sociale et sa mission d’accompagnement de personnes en situation précaire, ce programme se positionne en cœur d’îlot, dans un espace particulièrement riche en termes paysagés : présence de grands arbres, fond de parcelle très vert et calme environnant.

Cette fragmentation permet une ouverture plus généreuse de l’îlot, tout en évitant un rapport trop frontal avec l’environnement bâti. Les plafonds de hauteur sont raisonnés et les vis-à-vis plus agréables. Elle réduit le linéaire sur rue tout en traduisant une architecture domestique à l’échelle du quartier. Outre son intérêt dans la cohérence du schéma urbain, la disposition en peigne du bâti permet également d’offrir à l’ensemble des trois bâtiments une orientation favorable en maximisant les expositions sud et ouest.

L’identité architecturale se veut à la fois faubourienne, au sens noble du terme, mais aussi contextuelle, en engageant un dialogue délicat avec son environnement. Il s’agit d’une écriture sobre et pérenne, composée de façades réglées de manière rigoureuse. Cette expression d’une simplicité assumée permet de révéler les atouts du site, de son paysage, de respecter le voisinage, politesse faite à tout ce qui préexiste. Les toitures, à deux pentes, sont ainsi traitées en zinc naturel prépatiné à joints debout, avec chéneaux encastrés et ponctuées de lucarnes en chiens assis. Ce dispositif renvoie à une architecture domestique familière représentative du quartier, tout en offrant une image résolument contemporaine. Le traitement des façades se décline quant à lui entre un parement de briquette, en deux teintes beige et crème, et des parties en enduit. La palette employée compose une cohérence d’ensemble pour les trois bâtiments.

Le projet intègre une forte dimension paysagère, à la fois pour répondre aux enjeux d’insertion que pour apporter de l’agrément et de la qualité d’usage aux futurs occupants. Les dispositifs mis en place se déclinent entre la qualification des limites (domaine public, espaces privatifs, pieds de bâti), la qualification du cœur d’îlot (végétation nord, jardinière plantées, cheminements, potagers), et une forte présence végétale pour l’ensemble des extérieurs (nombreux arbres de hautes-tiges, riches strates arbustive et herbacée, toitures végétalisées).